Comment s'est constituée l'île de la Réunion jusqu'a nos jours?

Après avoir été apperemment repérée depuis longtemps par les arabes, La Réunion a été découverte au début du XVIe siècle par les Portugais.

 En 1642, un navire de la Compagnie Française de l'Orient, prend possession officiellement de l'île, dénommée "Bourbon". Et en 1646  l'île reçoit ses premiers occupants, douze mutins exilés. Séjour paradisiaque pour ces "punis", qui se réjouissent grandement de trouver un climat sain, des rivières pleins des poissons, un gibier facile à attraper. Deux ans après, vingt volontaires s'installent.

Au fil des ans, l'île devient un lieu de ravitaillement pour les navires de passage, la mise en valeur des terres et le défrichement se développent au profit de la production de café et d'épices. Son histoire se confond avec celle de la Compagnie des Indes Orientales qui se charge de mettre en valeur l'île en privilégiant une culture d'exportation.

Parallèlement, I'importation de travailleurs forcés commence une main-d'oeuvre d'esclaves en provenance d'Afrique et de Madagascar.

Passée sous administration directe de la couronne en 1767, l'île est baptisée "Réunion" par la Convention en 1793. Placée sous domination anglaise de 1810 à 1815, l'île connaît ensuite un demi-siècle de prospérité grâce à l'introduction par ses occupants de la culture de la canne à sucre.

L'abolition de l'esclavage votée par la Convenction Nationale le 4 février 1794 se heurte au refus de son application par La Réunion, comme par l'Île de France. Une délégation accompagnée de forces militaires, chargée d'imposer la libération des esclaves, arrive à l'Île de France pour se voir aussitôt expulsée sans ménagements. Il s'ensuit une période de troubles et de contestations du pouvoir de la métropole qui n'a plus aucune autorité sur les deux îles. Tout rentre dans l'ordre avec le rétablissement de l'esclavage colonial par Napoléon I en 1802. 

Dès la proclamation du gouvernement républicain provisoire, Arago, Lamartine et leurs amis, sous la pression de Victor Schoelcher, signent le décret d'abolition de l'esclavage. Le 20 décembre 1948 l’abolition de l'esclavage est finalement proclamée.

L'abolition de l'esclavage pourrait être l'occasion d'une grande révolution sociale et économique. Ce n'est pas le cas, les colons compensent l'hémorragie de travailleurs par une importation massive "d'engagés" et de travailleurs immigrés volontaires originaires de différentes régions d'lnde puis de Chine.

Cette dépression économique n’empêche toutefois pas la modernisation de l’île, avec le développement du réseau routier, la création du chemin de fer, la réalisation du port artificiel de la Pointe des Galets. Ces grands chantiers offrent une alternative bienvenue aux travailleurs agricoles.

"La Réunion, c'était dans le vocabulaire de l'époque, un mot ayant une valeur absolue, ne définissant pas un objet particulier, ne visant pas un fait déterminé, mais caractérisant un état comme "la Paix", "la Concorde", "l'Egalité".

L'île de la Réunion, est depuis 1946 un Département Français d'Outre-Mer où, une mosaîque de races venues de tous les continents (Europe, Asie, Afrique...) vivent en harmonie et ont apporté leur savoir-faire et adapté leurs recettes pour créer une cuisine typiquement Réunionnaise. La métropole a fait de gros efforts pour la reconstruction de l’économie et le progrès social. L'un des plus décisifs est l’instruction obligatoire.

Dans les années 70 et 80, La Réunion accède vraiment à la modernité. Une université apparaît et se développe, ainsi que l’enseignement technique. Le réseau routier se densifie et se modernise, et le tourisme commence à se développer. L’économie change: dans l’agriculture, les cultures maraîchères et fruitières, l’élevage se développent pour satisfaire les besoins d’une population qui augmente et consomme. La canne à sucre, toutefois, maintient son rang de première production agricole.

DÉMOGRAPHIE

   La population de la Réunion constitue une mosaïque ethnique où se côtoient avec harmonieLa population de la Réunion constitue une mosaïque ethnique où se côtoient avec harmonie dix types différentes de race:

- Les "Z'oreils" ou "Métros" - les "blancs" originaires de l'île ou de la France metropolitaine. Il y a plusieures théories qui expliquent l'origine du nom "Zorreille": les métropolitains tendent l’oreille pour comprendre le créole; quand les métropolitains débarquent sur l’île, leurs oreilles deviennent rouges;...etc.

- Les Créoles, sont ici chez eux puisqu'ils descendent des premiers arrivants (français et malgaches). Il y a plusieurs souches de créoles: Les "Ptits Blancs" ou "Yabs" aux yeux clairs qui composent la couche populaire, les "Gros Blancs" issus de l'aristocratie locale, et les métisses.

- Les Musulmans appelés "Z'arabes" de religion musulmane.

- Les Indiens appelés "Malabars" de religion tamoule. 

- Les Chinois ou "sinois"

- Les Noirs appelés "Cafres" d'origine malgache ou africaine.

- Les Malgaches qui furent à l'origine de l'occupation définitive de l'île, se sont largement métissés avec les Européens puis les créoles.

- Les Comoriens encore peu nombreux, constituent une émigration récente.

A l'origine, l'île comptait plus d'hommes que de femmes. Dès cette époque, le métissage laisse espérer la naissance d'une colonie modèle. Aujourd'hui la population est assez jeune. Beaucoup de ses habitants partent à la métropole pour travailler ou se former. Ainsi un large nombre de "zorreilles" choisi l'île comme destin pour ses vacances.

Économie aujourd'hui

Actuellement l'économie réunionnaise est caractérisée par:

• Un secteur primaire fortement subventionnée. L'agriculture est dominée par la culture de la canne à sucre qui occupe la moitié de la surface agricole utile. Les autres cultures sont de type vivrier (marché local) ou tournées vers l'exportation (culture de fruits tropicaux, de vanille, de fleurs). Le secteur de la pêche industrielle connaît aussi un développement.
• Un secteur secondaire dont la principale valeur ajoutée est fournie par l'industrie agroalimentaire,
• et un secteur tertiaire devenu principal employeur de l'île (services administratifs et marchands).Le tourisme occupe une grande place dans ce secteur.

  

L'économie de La Réunion connaît toutefois un taux de chômage important. Ce taux élevé s'explique par la structure démographique ;  l'économie réunionnaise peut créer 3 000 emplois (salariés) par an, cela ne suffit à absorber une population de 9 000 jeunes qui entrent sur le marché du travail dans la même période.